« L’idée royaliste ne sera jamais ringarde car elle est permanente. Aujourd’hui, en France, personne n’incarne la continuité de la nation. Je pense qu’on peut aimer un roi, être fidèle à un roi… mais pas à un président de la République ! »
(Jean Raspail).
Tout récemment, un ami s’étonnait que le réactionnaire que je suis, défenseur inconditionnel « du Trône et de l’Autel » écrive des articles pour plusieurs sites dont les idées peuvent sembler en désaccord avec certaines de ses valeurs, comme « Riposte Laïque » par exemple.
La première raison est simple: il y a des décennies que j’ai fait mienne la citation de Philippe Malaud, quand il était président du CNI (1) : « Je n’ai pas d’ennemis à droite ». Je rêve à une union des droites depuis…un bon demi-siècle. Guy Mollet disait que la droite française était « la plus bête du monde » et il n’avait pas tort : notre pays est très majoritairement de droite, or, depuis Pompidou, c’est la gauche – avouée ou larvée – qui est aux affaires en France. La vraie droite rase les murs depuis « les heures les plus sombres de son histoire » (2). Elle a parfois pointé le bout de son nez, avec Pierre Poujade, Jean-Louis Tixier-Vignancour, Philippe de Villiers ou Jean-Marie Le Pen, mais elle n’intervenait alors que comme figurant, comme repoussoir, comme second couteau, dans le débat politique faussé qu’est la pantalonnade « ripoux-blicaine ». Eternellement divisée par des querelles d’égos, elle courait après les avancées « sociétales » de la gauche par peur d’être diabolisée. Je crois que c’est Jean-Pierre Stirbois qui disait : « La France est un drôle de pays dirigé par deux gauches dont l’une se fait appeler la droite ». C’est bien vu car c’est, hélas, la triste réalité !
La seconde raison, c’est que les sites « patriotes » mènent – parfois maladroitement et sans véritable structuration intellectuelle – un combat courageux risqué contre l’islamisation rampante de la France. Ceci mérite d’être salué, encouragé et aidé (quand c’est possible ?). Mais là n’est pas le seul danger. En fait, c’est le délitement, la disparition pure et simple de la nation-France, qui se joue. L’islam n’est qu’un moyen parmi tant d’autres. Il fait juste office de troupe de manœuvre (avant de devenir une armée d’occupation). La finance apatride et l’ordre maçonnique, qui entendent nous imposer une gouvernance mondiale, ont décidé de détruire l’identité des nations. Ne soyons pas dupes, dans cette vaste et ambitieuse entreprise de démolition – de « déconstruction » pour parler comme les cuistres – tout est bon, et tout est intimement lié : La désindustrialisation du pays, nos usines vendues « à la découpe » à des fonds de pensions américains (ou à des émirats arabes), l’immigration massive, l’écologie punitive, le mariage des invertis, la théorie du genre, le pouvoir concédé aux « minorités »: LGBT+++, féministes hystériques, végans et antispécistes, mouvements « décoloniaux », « racialistes », et j’en passe, tous grassement financés par NOS impôts pour chasser le « Gaulois » honni, le mâle blanc hétérosexuel. Tout ceci s’effectue étape par étape : il y a une volonté évidente de tuer le travail, la famille et la patrie. Mais, préalablement, il fallait mettre à mort le catholicisme ET la monarchie. Précisons d’ailleurs que les philosophes des Lumières n’en voulaient pas précisément à la monarchie mais au fait qu’elle soit « de droit divin » : la lente agonie de la France a commencé en 1789, soit deux siècles avant l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand.
C’est uniquement sur ce point que je suis en désaccord avec les républicains purs et durs : Je n’ai pas la tripe républicaine (3) et je suis très tièdement démocrate. D’ailleurs la vraie démocratie n’a JAMAIS existé. La démocratie grecque, celle de Solon, était un scrutin censitaire, seuls les gens riches votaient. L’adage (parfaitement stupide !) « Un homme, une voix » est une invention récente.
Hélie Denoix de Saint-Marc a dit:
« Que serait un peuple sans mémoire ? Il marcherait dans la nuit ».
Barrès et Maurras ont écrit, eux aussi, des choses semblables. Le réactionnaire revendique une civilisation qu’il fait remonter à Vercingétorix (ou à Clovis s’il est catholique).Le « ripoux-blicain » applaudit le siècle des Lumières, la destruction du Trône et de l’Autel, le GADLU (4) et les « droits-de-l’homme-sans-Dieu ». Son marqueur idéologique, c’est 1789, le « rasoir national » et la Terreur.
L’homme de droite est l’héritier d’une civilisation ; un héritage qu’il souhaite transmettre à ses descendants. Je suis un héritier : on m’a inculqué, depuis mon plus jeune âge, un profond respect pour la grandeur de la France. Je me situe naturellement, presque génétiquement, à droite.
Pas dans cette droite affairiste et libérale (surtout en matière de mœurs !) mais dans un courant « patriote et social ». Pour moi, dans le mot droite, il y a droiture, c’est à dire franchise. Il y a un aspect direct, loyal, sans intrigue, qui me semble découler de ce concept. À l’inverse de la gauche, qui vient de senestre – sinistre – la gauche est synonyme de déloyal, de maladroit. C’est sans doute pour ça qu’elle attire prioritairement les exclus, les aigris et les ratés ; les gens qui attendent tout des autres, de la société, et rien d’eux-mêmes. Mais, à force de lâcheté de la droite, la gauche a exercé, chez nous, une domination totale dans les médias, l’éducation nationale, les milieux « intellectuels », la magistrature, les grands corps de l’État, le « show-biz » et le monde associatif.
La droite se rattache philosophiquement à l’ordre naturel, au message chrétien (5). L’homme de droite est un pessimiste (ou un optimiste lucide !) et un pragmatique. Il ne croit pas au paradis sur terre, fut-il rouge ou rose. Il pense sincèrement que, contrairement à ce que dit Rousseau, l’homme ne naît pas bon. Il naît avec des qualités et des défauts que seuls la peur du gendarme, la discipline, l’éducation, les principes moraux, les mœurs, aideront à rester sur une ligne de conduite relative.
« Fays ce que vouldras ! » – la devise de l’« Abbaye de Thélème » de Rabelais – ne dit pas autre chose: des gens éduqués selon les mêmes principes n’ont pas besoin de lois pour régenter leur vie de tous les jours, mais encore faut-il avoir des valeurs communes qui ne se limitent pas à un matérialisme athée, l’adulation du dieu-fric, la civilisation des loisirs et un égocentrisme narcissique !
Dans mon esprit, l’homme de droite a davantage de devoirs que de droits: celui de défendre « la veuve et l’orphelin », de travailler pour nourrir sa famille, d’éduquer ses enfants, etc… L’état, lui, n’est là que pour exercer ses fonctions régaliennes: la défense nationale, l’éducation, la justice, la santé publique. La gauche est foncièrement utopique: « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » (surtout le « bon sauvage » !). Mais il y a toujours, à gauche, une distorsion entre l’idéologie et l’action. Le père spirituel de la gauche, Jean-Jacques Rousseau, illustre parfaitement mon propos :
Il a écrit un traité de pédagogie sentencieux et indigeste – « Émile » – et a abandonné ses cinq enfants à l’Assistance Publique : en clair, « faites ce que je dis, pas ce que je fais ! ».
Le parallèle est saisissant entre notre époque décadente et celle qui précéda la Révolution de 1789. À l’époque, qu’on fût aristocrate, bourgeois ou marchand, on se réclamait de gauche. On s’amusait d’une monarchie débonnaire dont le roi jouait au serrurier et la reine à la bergère. On coiffait volontiers le bonnet phrygien. Le vent des idées nouvelles soufflait. Ces utopies de salon nous ont amené la Terreur, le « populicide » vendéen, et la mise à feu et à sang de toute l’Europe.
Voilà pourquoi, dans mon esprit, la « résistance » – si résistance il y a ? – ne peut pas être républicaine puisque la République maçonnique est responsable du délitement de notre nation. De même que la « riposte » ne saurait être laïque, car, sachant qu’une religion chasse l’autre, la France aurait dû rester « la fille aînée de l’Église ». Or, depuis la Révolution, le catholicisme a été malmené en France et il le doit à la haine des francs-maçons. Ce n’est pas un hasard si notre pays a adopté la devise de la franc-maçonnerie – « Liberté. Egalité. Fraternité. » – avant de chasser les prêtres « non-jureurs », de confisquer les biens du clergé et d’adorer la « déesse Raison ».
Mais, comme je l’écris souvent, la France doit aussi sa déchristianisation à la trahison de ses clercs. Le peuple de Dieu, la base, a souvent suivi de façon moutonnière, bêtement obéissante, un clergé « progressiste » prêt à faire allégeance aux Loges maçonniques (quand il n’en faisait pas lui-même partie). Que des laïcards, « saucissonneurs du vendredi saint » et autres adorateurs du GADLU, s’attaquent à l’Église est, somme toute, de bonne guerre. Ce qui l’est moins c’est cette propension d’une grande partie de l’épiscopat français à scier la branche sur laquelle elle était assise. Citons, pour mémoire, la condamnation de l’« Action Française » par le pape Pie XI, le 25 décembre 1926 puis l’interdiction faite aux adhérents de l’AF, de recevoir les sacrements de l’Église. Ce drame va déchirer des familles et troubler les consciences mais il était parfaitement orchestré puisque, en dissociant le Trône de l’Autel, il interdisait toute possibilité d’un retour de la monarchie « de droit divin » en France. Cette condamnation sera levée par SS.Pie XII en 1939, mais le mal était fait et la blessure profonde; elle ne cicatrisera jamais totalement. Citons aussi le concile Vatican II, commencé sous Jean XXIII en 1962 et clôturé sous Paul VI en 1965, qui va prôner l’œcuménisme, abandonner le rite tridentin et le latin – langue universelle de l’Église – provoquant une grave crise des vocations et une désertification des séminaires, des couvents et des églises. Ce sont les abus, les excès et les abandons liturgiques d’après Vatican II, qui vont amener la rupture entre les « traditionalistes », sous l’égide de monseigneur Marcel Lefebvre, et le courant progressiste de l’Église. Ce prélat, fondateur de la Fraternité Saint Pie X, sera « suspens a divinis » en 1976, avant d’être excommunié le 30 juin 1988. Cette excommunication, hautement scandaleuse, a été tardivement levée – le 21 janvier 2009 – par SS. Benoît XVI.
Quand l’ordre moral n’a plus été chrétien, quand la tolérance et la permissivité ont supplanté les contraintes imposées par les dix commandements, les idéaux maçonniques débattus en Loges sont arrivés au Parlement : ainsi de la « Loi Veil », en 1975, légalisant l’avortement. On s’autorisait à tuer l’« infans conceptus », qui a des droits depuis l’antiquité, mais que les féministes condamnaient à mort, au cri de « notre ventre nous appartient ». La France arrive à s’émouvoir du sort des bébés phoques, des veaux, des porcs ou des volailles élevés en batterie, mais pas de la mort de SES propres enfants. En 1981, notre pays abolissait la peine de mort, sur pression de Badinter, et nous arrivions à cette aberration: en France, aujourd’hui, on n’a plus le droit de tuer que …des innocents.
Le PACS, le « mariage gay », n’ont pas suscité beaucoup d’émoi dans l’épiscopat français qui aura été, au mieux suiveur… mais de loin. Le massacre des chrétiens d’Orient par l’Islam intégriste ne provoque pas ou peu de prises de position courageuses des évêques. On peut en dire autant des actes blasphématoires imputables à une gauche laïcarde et haineuse : la « christianophobie » indigne rarement la hiérarchie catholique. Par veulerie, les clercs de l’Église ne dénoncent pas les attaques contre notre religion mais ils sont prêts à monter au créneau contre les discriminations, à l’égard de l’Islam, des clandestins, des minorités…etc… Aucun prélat, par exemple, ne s’indigne que les « Libres penseurs » saisissent la justice pour faire interdire les crèches de Noël dans des lieux publics. Mais, quand l’Islam est attaqué, ses imams déclenchent une fatwa contre les profanateurs, les ligues antiracistes les poursuivent en justice et les politicards de tous bords poussent des cris de vierge effarouchée et s’offusquent qu’on ose « stigmatiser une communauté ».
« Chassez la chrétienté et vous aurez l’islam » disait déjà Chateaubriand en son temps. Nous avons, derrière nous, 2000 ans de chrétienté, alors arrêtons de mettre la laïcité à toutes les sauces !
Mon jugement ne va pas à l’encontre de l’avis des sites qui mènent un combat pour la survie de la France. Nous sommes d’accord sur tous les maux qui rongent notre pays ; ils sont clairement identifiés. C’est sur l’origine de notre dégénérescence (et sur les responsabilités passées) que nos avis divergent parfois, mais ceci ne doit pas être un motif de discorde : oublions, pour une fois, le passé pour penser au présent (et à l’avenir, si… nous en avons encore un ?). On pourra me rétorquer qu’à notre époque, être pour le Trône et l’Autel est irréaliste. Disons, alors, que je me suis mal exprimé, donc mal fait comprendre. Dans notre pays en pleine déliquescence, livré aux hordes barbares à la solde de la finance apatride, à mes yeux, le futur « monarque » (du grec μονάρχης, mónos « seul ») c’est celui qui saura prendre le pouvoir et se montrer digne de le conserver.
Dans cette période ô combien troublée, je lis avec intérêt et…amusement parfois, les appels souvent grandiloquents de vieux généraux. Quelques-uns ont le courage – assez relatif cependant – de sortir de leur réserve pour philosopher sur l’état déplorable du pays. Mais, malgré ma sympathie pour ces généraux-matamores, j’ai envie de leur dire:
« Si vous avez des troupes – et suffisamment de charisme pour qu’elles vous suivent – emparez vous du pouvoir ! Si ce n’est pas le cas, profitez de votre retraite et de vos petits-enfants ! ».
Je ne vois pas poindre l’homme providentiel et, pour être tout à fait franc, je n’y crois pas. Mais je me force à croire à une possible union des droites.
L’avenir de notre pauvre pays s’assombrit un peu plus chaque jour. Faut-il perdre espoir ? Assurément non! « Le désespoir en politique est une sottise absolue » disait Charles Maurras.
Eric de Verdelhan
08/09/2025
1) Le Centre National des Indépendants, parti aujourd’hui moribond, faisait suite au CNIP (P pour Paysans) qui a connu son heure de gloire sous la 4ème République et le début de la 5ème : Jean-Marie Le Pen a été député du CNIP.
2) Formulation utilisée à gauche pour désigner l’Occupation de 1940 à 1945.
3) Mais j’ai servi la République, je respecte ses lois, et mes impôts contribuent à entretenir son train de vie dispendieux. La garce me coûte cher ! Et mes impôts servent à payer les services offerts gratuitement à une immigration qui n’est là que pour remplacer les gens comme moi.
4) « Grand Architecte De L’Univers ». L’être suprême inventé par les francs-macs pour chasser le catholicisme de France. Reconnaissons qu’ils ont assez bien réussi leur coup !
5) Même si la droite nationale compte aussi des agnostiques et des athées.
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