« Je pardonne à ceux qui tuent et volent parce qu’ils l’ont fait par nécessité, mais jamais à un traître. »
(Emiliano Zapata)
Un adage populaire dit qu’« un clou chasse l’autre ». Il en va de même avec les traîtres. On le constate avec la nomination de Sébastien Le Cornecul, qui succède au fourbe François Bayrou. La félonie est un art dans lequel il aura été plus précoce que son prédécesseur. François Bayrou, madré, ambitieux, bouffi d’orgueil, aura attendu la maturité pour s’afficher comme traître. Jusqu’à 2007 – où il faillit soutenir Ségolène Déloyale contre Sarkozizi – certains le croyaient de centre-droit. Même si on sait pertinemment que les centristes sont des transsexuels politiques, ils trouvaient des qualités à ce provincial enraciné, qu’on disait catho et bon père de famille. Son élocution presque bégayante et son allure de paysan béarnais attiraient la sympathie. Personne ne le prenait pour un génie mais on savait que l’idiot du village est rarement méchant et qu’il n’y a pas, chez lui, une once de rouerie.
Sébastien Le Cornecul avec son physique de « beauf » et son air ombrageux, me fait penser aux traitres de comédie. Comme je me pique de quelques vagues notions de morphopsychologie, je lui trouve l’air franc comme un âne qui recule. On sent le « techno », l’homme d’appareil, le larbin servile prêt à toutes les basses besognes, surtout si elles peuvent servir son ascension, car ce type est un faux modeste. Il est arriviste et vaniteux comme un paon. Chez lui la trahison est une seconde nature ; toute sa carrière en témoigne, or il n’a que 39 ans, ça promet !
Sébastien Le Cornecul est un enfant gâté, fils unique né dans une famille de petits bourgeois. On raconte qu’il aurait voulu être militaire mais il n’avait pas le niveau pour entrer à Coëtquidan. Il aurait aussi été tenté, nous dit-on, par la vie monastique, ce qui n’est pas impossible car je lui trouve l’air faux-derche de certains prélats, moinillons ou curaillons progressistes.
Il fait des études sans brio. Titulaire d’un bac « économique et social » à une époque où on le donnait déjà à 85% des inscrits, il décroche une licence en droit, puis il entame un master qu’il ne termine pas. Il n’est donc ni énarque, ni polytechnicien, ni même surdiplômé.
À l’âge de 16 ans, il grenouille déjà à l’UMP. Il a compris que la politique c’est le contraire du rugby. Le ballon avale est « un sport de voyous joué par des gentlemen ». La politique, c’est l’inverse. De plus, c’est la seule activité (bien rémunérée) qui n’exige aucun diplôme, aucune compétence, et dans laquelle il n’est pas nécessaire d’être honnête. On peut être maire, conseiller départemental, député, sénateur, ministre, avec un casier judiciaire entaché de plusieurs condamnations.
En 2005, Le Cornecul est assistant parlementaire de Franck Gilard, député de l’Eure. Il a 19 ou 20 ans. Grâce à son député, il va rencontrer Bruno Le Maire – un autre archétype de traître – qui va lui mettre le pied à l’étrier. Il intègre son cabinet au secrétariat d’État des Affaires Européennes. À 22 ans, ce garçon au physique ingrat sera le plus jeune conseiller ministériel du gouvernement Fillon.
Quand Bruno Le Maire est nommé au ministère de l’Agriculture, il emmène Le Cornecul dans ses bagages. En 2013, c’est lui qui codirige la campagne de Le Maire pour la présidence de l’UMP. Il sera secrétaire national de l’UMP de mai 2013 à octobre 2014. Ceux qui le prenaient pour un pétard mouillé en seront pour leurs frais. La fusée Le Cornecul est sur orbite et plus rien ne va l’arrêter !
La liste de ses différents mandats donne le tournis. Commençons par ceux au niveau local :
Du 5 avril 2014 au 4 décembre 2015, il est maire de Vernon. Du 18 avril 2014 au 3 novembre 2020, il est vice-président de la communauté d’agglomération des Portes de l’Eure. Du 2 avril 2015 au 10 juillet 2017, président du conseil départemental de l’Eure. Du 4 décembre 2015 au 3 novembre 2020, il est premier adjoint au maire de Vernon. Du 1er juillet 2021 au 16 décembre 2022, il est président du conseil départemental de l’Eure. Depuis 2015, il préside le conseil d’administration du musée des « Impressionnismes » de Giverny. Depuis le 16 juin 2015, il préside l’établissement public foncier de Normandie. Du 1er octobre au 1er novembre 2020 (un mois), il sera sénateur de l’Eure.
Malgré des élections de fils d’archevêque, avec le soutien de son mentor Bruno Le Maire, « parrain » du département de l’Eure, sa carrière aurait pu, aurait dû, rester locale ou régionale. Mais l’homme a des dents à rayer le parquet. En 2017, comme Le Maire, il trahit François Fillon et se rallie à Emmanuel Macron. Tant pis pour ses électeurs, les naïfs, qui le pensaient bien ancré à droite.
Le 21 juin 2017, pour prix de sa trahison, il était nommé secrétaire d’État auprès de Nicolas Bulot, ministre de la Transition écologique et solidaire. Nicolas Bulot lui délègue plusieurs dossiers sensibles dont la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. Jusque là, il défendait bec et ongle le nucléaire français. Et depuis 2022, il le défend à nouveau…comme Macron.
Passons rapidement sur ses portefeuilles ministériels. Il va occuper des postes aussi divers que variés qui ont cependant un point commun : Sébastien Le Cornecul n’a aucune compétence particulière pour les occuper, mais il est l’homme de Le Maire et le « chouchou » du président. On dit aussi qu’il amuse beaucoup Brigitte ; ce que je veux bien croire car avec l’avorton qui lui tient lieu de mari, ce caractériel narcissique, la vieille blondasse ne doit pas se marrer tous les jours !
Du 21 juin 2017 au 16 octobre 2018, il est donc secrétaire d’État auprès de Nicolas Bulot, ministre de la Transition écologique et solidaire. Du 16 octobre 2018 au 6 juillet 2020, ministre chargé des Collectivités Territoriales, auprès de la grosse Jacqueline Gourault. Du 6 juillet 2020 au 20 mai 2022, il est enfin pleinement ministre, en l’occurrence des Outre-mer. C’est la première fois depuis 2009 que le ministre des Outre-mer n’est pas lui-même ultramarin. Plusieurs élus ultramarins s’en indignent et le surnomment « le ministre des colonies ».
Enfin, il sera l’indéboulonnable ministre des Armées et ce, depuis le 20 mai 2022, dans les gouvernements Borne, Attal, Barnier (ou son portefeuille sera étendu aux anciens combattants), puis Bayrou. Âgé de 35 ans lors de sa nomination, il est, paraît-il, le plus jeune titulaire de ce portefeuille depuis… la Révolution française. Avouez que c’est un beau parcours pour quelqu’un qui, selon la presse unanime, est arrivé à ce poste « sans connaissance particulière de ce milieu ».
J’allais omettre de vous dire qu’il était lieutenant de réserve dans la gendarmerie, mais sitôt après son ralliement à Macron en 2017, il a été nommé… colonel au titre des spécialistes de la réserve opérationnelle. Chez les gendarmes, on s’est indigné de cette promotion-éclair injustifiée. C’est, dit-on, Le Cornecul qui aurait fait nommer le brigadier de réserve Alexandre Benalla, le gros bras ami du couple Macron, au grade de… lieutenant-colonel de gendarmerie. On croit rêver !
En août 2017, « Médiapart » révélait que Le Cornecul et Dard-Malin avaient loué pour leurs vacances une villa appartenant à Gilbert Casanova, l’ancien président de la chambre de commerce d’Ajaccio, condamné pour trafic de drogue international, qui avait accueilli les deux ministres à leur arrivée. Les deux comparses ont porté plainte pour diffamation, et ils ont perdu leur procès.
On peut me trouver sévère quand je fustige la vanité de Le Cornecul mais en voici la preuve :
Ce type aime les hochets, les breloques, et tout ce qui brille. La liste de ses décorations est impressionnante, or il n’a pas 40 ans. Je pense que le général Bigeard, qui fut en son temps l’officier le plus décoré de France, peut aller se rhabiller devant la quincaillerie du ministre des Armées.
En 2015, Le Cornecul était titulaire de la médaille de la Défense Nationale (bronze), et de la médaille des Services Militaires Volontaires (argent) ce qui est assez classique pour un réserviste. Mais il est aussi Chevalier de l’Ordre du Mérite Agricole (comme membre du cabinet du ministre de l’Agriculture) ; Chevalier des Arts et Lettres (étonnant non ?) ; et médaille d’honneur de l’Engagement Ultramarin, échelon or (en tant que ministre des Outre-mer).
Et chaque fois qu’il se déplace à l’étranger, il en revient avec un hochet :
Il est Grand-Croix de l’Ordre du Mérite de la République fédérale d’Allemagne ; Commandeur de l’Ordre de l’Étoile de Mohéli (Comores) ; Commandeur de l’Ordre du Dannebrog (Danemark) ; Grand Officier de l’Ordre national du Cèdre (Liban) ; Chevalier de l’Ordre de Saint-Charles (Monaco) ; Commandeur de l’Ordre national du Lion (Sénégal) ; Commandeur de l’Ordre royal de l’Étoile polaire (Suède) ; 2ème classe de l’Ordre du Mérite (Ukraine). Il a aussi la barrette de l’Ordre de Zayed (Émirats Arabes Unis). Il se peut que j’en oublie ! Quand il sort sa quincaillerie, ce n’est plus un ministre, c’est un sapin de Noël ou plutôt une porcelaine de chine, qui aime les décorations mais qui craint le feu.
Ça laisse rêveur ! Moi je dis chapeau à ce type qui n’a pas pu être officier d’active !
Si on m’apprenait que Le Cornecul est Grand Maître d’une quelconque Loge maçonnique, je n’en serais pas surpris ; en « Ripoux- blique » certaines carrières ne s’expliquent que comme ça !
Bon, on me dit que Le Cornecul était défavorable au mariage des invertis en 2012. Il aurait déclaré « le mariage est la base de la construction de la famille, et une famille se construit entre un homme et une femme ». En 2015, il se prononçait contre la GPA et la PMA (mais sur cette dernière, il émettait un avis contraire en 2019). Il parait qu’il aime aussi la chasse et le whisky.
Ce type à l’air buté, lourdaud, un peu « beauf », n’est donc pas totalement mauvais !
Cédric de Valfrancisque
13 septembre 2025
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